Le référentiel de compétences

Développer l’innovation par la collaboration avec ses fournisseurs fait appel à des compétences spécifiques et nouvelles, pour développer et piloter sainement ces partenariats. Il s’agit d’une vraie mutation des fonctions Achats, mais aussi du mode de management des entreprises, qui doivent apprendre à collaborer avec leur écosystème dans un climat de confiance mutuelle et à gérer des ressources externes.

La vocation du référentiel de compétences piloté par le Lab PEAK est de fournir les clés pour développer ces nouvelles compétences.

         

Le Référentiel de compétences en management collaboratif des ressources externes en innovation ouverte (MCRE/IO)

Les enjeux du Référentiel de compétences MCRE/IO sont d’aider les entreprises à évoluer d’une approche qui traditionnellement les incite à privilégier l’exploitation des ressources existantes, vers une approche d’exploration de nouveaux business models. Il s’agit de donner aux entreprises et aux organismes de formation la direction à suivre et les compétences individuelles et collectives nécessaires pour répondre à ces enjeux.

Ce Référentiel s’adresse aux collaborateurs issus de directions R&D, Innovation, Achats, Marketing stratégique, gestion de projet …, et ce, quelle que soit leur position dans l’organigramme, pour les aider à développer des compétences transversales, mêlant des expertises complémentaires. Ces collaborateurs portent ainsi la responsabilité sur les enjeux MCRE/IO de l’entreprise.

Le Référentiel de compétences distingue trois activités liées au MCRE/IO :

  • Des activités stratégiques de pilotage du MCRE/IO,
  • Des activités opérationnelles, avec un équilibre à trouver entre exploitation (innovation incrémentale) et exploration (innovation de rupture),
  • Des activités de transformation de la culture de l’entreprise en matière de MCRE/IO, que ce soit en tant qu’accompagnateur ou d’acteur de cette transformation.

En complément, la façon dont la personne appréhende son poste, son orientation entre l’externe et l’interne et son approche entre le transactionnel et le relationnel permettent de définir son rôle dans le déploiement du MCRE/IO au sein de l’entreprise.

Trois types de compétences individuelles sont requises pour le MCRE/IO :

  • Des compétences procédurales (savoir, savoir-faire) différenciées selon les projets d’exploration ou d’exploitation mobilisant des processus / méthodes / outils distincts,
  • Des aptitudes comportementales prononcées (savoir-être, compétences collaboratives) portant sur les valeurs collaboratives avec les fournisseurs,
  • Des capacités motivationnelles (vouloir-être), qui reflètent des capacités de prises de risques, d’engagement dans la relation et dans la collaboration, voire de courage d’innover, s’appuyant sur le développement du capital de résilience individuel et collectif face à aux aléas / incertitudes / risques propres à l’innovation ouverte. La prise en compte de ces capacités motivationnelles est une vraie nouveauté dans un référentiel de compétences.

Le développement de ces compétences nécessite un processus de transformation soutenant les ressources humaines mobilisées dans le MCRE/IO. Il s’agit de faire évoluer les compétences individuelles et collectives. Les principaux leviers de l’apprentissage sont l’expérimentation (70 %), car c’est en situation réelle que l’on développe des compétences concrètes, mais aussi le partage (20 %) et l’acquisition de connaissances (10 %).

Schéma global de la démarche MCRE/IO

 

Nous avons développé des capsules pédagogiques pour vous permettre d’aller plus loin dans vos connaissances et votre compréhension des différentes composantes du référentiel de compétences MCRE/IO.

 

 

Une contribution collective en réponse aux enjeux des entreprises

Ce référentiel de compétences, piloté par le Lab PEAK (Collaborative & Open Innovation) chez THESAME INNOVATION, est le fruit d’une collaboration avec de nombreux acteurs de l’enseignement, de la recherche et de l’industrie.

Ce référentiel de compétences soutient les écoles, organismes de formation, académies d’entreprises spécialisés en achats et/ou innovation pour former les talents de demain. Il s’adresse également aux responsables RH pour les aider dans la spécification des nouveaux métiers nécessaires à la conduite de l’innovation ouverte avec des fournisseurs. Il répond également aux besoins des collaborateurs en quête d’opportunités d’évolution professionnelle.

Ce référentiel de compétences a déjà reçu le soutien de nombreux acteurs de l’industrie et de l’enseignement (écoles d’ingénieurs et de management), ce qui souligne son adéquation avec les enjeux actuels des entreprises.

 

Ce référentiel de compétences répond à un enjeu majeur, voire vital pour certaines filières, en particulier la filière Automobile.

# Luc Chatel, Président de la Plateforme automobile et Président du Comité stratégique de la filière automobile : « La transformation en profondeur de la filière ne se fera pas sans les femmes et les hommes, sans miser massivement sur le capital humain, les talents et les compétences. Ici, la clé, c’est l’anticipation : l’anticipation, notamment, des nouveaux métiers et des nouvelles compétences qu’impliquent de si profondes mutations. »

Le besoin de développement de ces nouvelles compétences est particulièrement important au sein de la filière automobile, qui est particulièrement impliquée dans la construction de ce référentiel. La Plateforme automobile (PFA) soutient le Lab PEAK dans cette démarche et l’a intégré dans son Projet ACE (Attractivité Compétences et Emploi), qui soutient le développement de l’emploi dans la filière à travers le site Monfuturjobauto.fr. Par ailleurs, de nombreuses entreprises de la filière apportent leurs expertises et bonnes pratiques à la construction de ce référentiel.

La filière automobile française fait effectivement face aujourd’hui à une disruption technologique et sociétale, avec en particulier les nouveaux usages de l’automobile, l’avènement des véhicules connectés et autonomes, ou encore la Loi de transition énergétique pour la croissance verte.

Pour répondre à ces enjeux, qui requièrent des compétences nouvelles (gestion de données, électrification des véhicules, etc.), et maintenir sa compétitivité sur un marché très concurrentiel, la filière doit se réinventer et mieux collaborer. « Personne ne réussira seul » précise Luc Chatel. C’est en relevant ce défi collaboratif que les entreprises pourront développer leur capacité d’innovation et ainsi transformer ces défis en opportunités à saisir.

 

Ce référentiel de compétences s’intègre parfaitement dans les programmes les plus récents des organismes de formation.

# Daniel Brissaud, Directeur de Grenoble INP-Génie industriel: « Le collaboratif est une pratique indispensable pour développer des systèmes industriels innovants et performants. Nos futurs ingénieurs ont une base de compétences solides en génie industriel et des compétences transversales pour gérer la complexité et promouvoir le collaboratif. Ces profils sont en parfaite adéquation avec les compétences de savoir-faire, de savoir-être et de vouloir-être développées dans le référentiel conçu par PEAK pour mener à bien des projets d’innovation avec des partenaires externes. »

# Laure Morel, Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure en Génie des Systèmes et de l’Innovation : « Ce référentiel pourrait compléter le référentiel que nous avons créé pour former des ingénieurs managers de l’innovation, qui repose sur les compétences et savoir-être requis pour répondre aux enjeux d’innovation des entreprises. L’équipe pédagogique est par ailleurs fortement investie dans l’élaboration des normes en management de l’innovation (CEN et ISO). Avoir une contribution sur des compétences d’acheteur nouvelle génération est le chainon manquant dans tout cet ensemble. »

# Nathalie O’Mahony, Professeur associé, Emlyon business school, Directeur Académique de programme MS SDAI (Stratégie et Développement d’Affaires Internationales) en partenariat avec Centrale Supelec : « Nous prêtons un grand intérêt à ce référentiel de compétences applicable aux fonctions impliquées dans le management des fournisseurs, notamment les fonctions achats. Cette initiative répond aux enjeux de développement de nos programmes et parcours, vers le développement des compétences collaboratives et la cocréation de valeur dans les écosystèmes en B2B via l’innovation ouverte. »

# Richard Calvi, Enseignant chercheur, Université Savoie-Mont-Blanc : « Cette démarche correspond à une évolution des attentes des collaborateurs, qui sont davantage en quête de sens et de nouvelles pratiques. »

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