6 janvier 2021
La résilience est un processus provoqué tout d’abord par un « effondrement » (voir les différentes étapes du processus de résilience dans notre première chronique: RESILIENCE #1). D’où la question posée aux entreprises : comment identifier les « effondrements » potentiels afin d’imaginer des scenarios de résilience ?
La collapsologie (de collabi, tomber d’un bloc, s’écrouler, s’affaisser) se pose comme une nouvelle science des « effondrements » définis comme « le processus irréversible à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi ». (voir Collapsologie)
Les effondrements tissent l’Histoire : cultures néandertalienne, paléolithique, mégalithique, minoenne, cycladique ; empires égyptien, babylonien, assyrien, perse, grec, romain, carolingien, mongol, byzantin, maya, inca, khmer ; civilisations celte, amérindienne, africaine, océanienne, mélanésienne, amazonienne…
Le XX° siècle, siècle des effondrements : empires austro-hongrois, russe, turc et allemand (1918) ; empires britannique, français, italien et japonais (1945), chinois (1911, 1949) et soviétique (1989). De même pour nombre de pays : Liban, Rwanda, Argentine, Yougoslavie, Grèce, Irak, Lybie, Venezuela, Yémen, Ukraine…
Autant de destructions de ‘mondes’ tenus pour éternels, générés par une accumulation d’incidents, déformations, chocs altérant la structure de leurs systèmes, jusqu’à l’inattendu tipping point terminal.
Plusieurs méthodes sont mobilisables pour imaginer les effondrements : la pensée apocalyptique, le « catastrophisme éclairé » (J.P. Dupuy), les simulations ‘as if…’ (comme si…), les prévisions prédictives (GIEC), la prospective des futurs possibles (futuribles), sans oublier l’intuition, le bon sens et l’évidence…
Imaginons quelques collapsus potentiels à l’horizon 2030-2050 :
La question se pose de savoir comment les entreprises peuvent repenser l’intégralité de leurs systèmes de valeur (fournisseurs – chaîne de valeur interne – clients) pour transformer ces « effondrements » en opportunités stratégiques et opérationnelles.
Si le pire n’est jamais sûr, seul celui qui se prépare au pire conserve l’initiative.
Lire [CHRONIQUE PEAK] RESILIENCE #3
Par Philippe PORTIER,
Peak, Expert Consultant Senior « Stratégie, Achats, Innovation disruptive »